Histoire et mémoire

mercredi 10 mars 2021 , par N. Zeiger

Au-delà de l’enseignement de l’histoire en classe, l’institution scolaire participe à la politique de mémoire, qui met l’accent sur certains faits historiques dans le but de construire une mémoire collective autour de valeurs partagées et de contribuer au sentiment d’appartenance commune : le vivre ensemble.

Au collège Les Bouvets, les professeurs d’Histoire-géographie mettent en place des actions éducatives afin d’en favoriser l’appropriation.

Sur cette page, vous avez accès à certaines de ces actions.

Sortie au Mémorial de la Shoah à Paris et à Drancy

Le mardi 7 février 2020 a marqué le 75e anniversaire de libération du camp d’Auschwitz. À cette occasion, les élèves de 3e1 ont réalisé un véritable parcours de mémoire, entre Paris et Drancy.

Le matin, les élèves ont visité le Mémorial de la Shoah (Paris, IVe).
Ils ont été guidés au travers de l’exposition permanente. Elle offre un parcours chronologique et thématique de douze séquences, qui retrace l’histoire des Juifs de France pendant la Shoah.
En décrivant les mécanismes qui ont abouti à l’extermination de près de six millions de Juifs, l’exposition apporter les outils d’une réflexion sur l’histoire, et invite à s’interroger sur des faits d’actualité.
Clôturant l’exposition permanente, le Mémorial expose 3 000 photographies d’enfants juifs déportés. Les élèves ont été particulièrement marqués par ce lieu. Un travail sur la déportation des enfants juifs dans les Hauts-de-Seine, en utilisant les archives accessibles sur le site du Mémorial, avait été mené en amont en classe.

L’après-midi, nous nous sommes rendus au Mémorial de Drancy.
La Cité de la Muette est devenue en 1942 le camp de regroupement des Juifs de France en vue de leur déportation vers les camps d’extermination. Entre mars 1942 et août 1944, environ 63 000 Juifs ont été déportés du camp de Drancy. Nous avons pu découvrir l’extérieur du camp, ainsi qu’un wagon de transport, avec beaucoup d’émotion.
Le Mémorial de Drancy qui retrace l’histoire du camp de Drancy, la vie quotidienne des internés et l’organisation des déportations, dispose d’une vue sur l’emplacement historique du camp d’internement... comme une immense fenêtre sur l’histoire.

Rencontre avec des rescapés de la Shoah

Chaque année, Monsieur Storck, putéolien et enfant caché pendant la guerre, nous délivre en classe son témoignage très touchant. Après avoir resitué sont histoire personnelle dans le contexte général de la guerre, il montre aux élèves ses archives personnelles (photographies de lui et ses soeurs enfant, etc.) et partage son histoire.Cette rencontre marque beaucoup les élèves.

Par ailleurs, en 2020, 3e ont eu l’honneur de rencontrer Frania Eisenbach- Haverland, rescapée des camps de la mort, au Mémorial de la Shoah.
Frania est née en 1936 à Tarnow (sud de la Pologne, ville envahie par les Allemands en septembre 1939). En 1941, elle est internée avec sa famille dans le ghetto de Tarnow. Suite à la liquidation du ghetto en septembre 1943, elle est déportée au camp de Plaszow, puis à Auschwitz-Birkenau. Elle arrive en France en 1945 et a consacré sa vie à témoigner, surtout pour sensibiliser les jeunes générations. Émue par la présence des jeunes du collège dans l’auditorium, elle leur a transmis un message de paix, commence déjà au quotidien dans la cour.
Souffrante, elle fut en dialogue à distance avec Eva Bettan, journaliste littéraire à France Inter.
Lors de cette soirée riche en émotions, les élèves ont également découvert le Mur des noms, comprenant les noms de 75 568 juifs déportés de France, dont 11 400 enfants. Après neuf mois de travaux, le Mur des Noms a de nouveau été rendu accessible au public le 27 janvier 2020, après son inauguration par le Président Emmanuel Macron.

Sortie au Musée de l’ordre de la Libération

Les élèves de 3e2 se sont rendus au Musée de l’ordre de la Libération (Paris VIIe).

L’Ordre de la Libération a été institué par le général de Gaulle en 1940 afin de récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se sont signalées dans l’œuvre de libération de la France et de son Empire.
La visite a été l’occasion pour les élèves de découvrir le parcours de quelques un des 1078 compagnons de la libération leur tenues, leur matériel de guerre ou encore les photographies prises pendant cette période. Cela faisait écho au chapitre sur la Seconde guerre mondiale que nous venions de terminer en classe.
La seconde partie a été consacrée à une atelier réalisé en partenariat avec l’ECPAD, agence d’images de la Défense (Ministère des Armées) les élèves ont rencontré un reporter de guerre militaire. Il leur a expliqué les conditions et le sens des images prises lors des conflits en leur montrant certains de ses clichés. Les élèves ont ensuite pu essayer un casque et un gilet pare-balle et observer de près l’appareil photo du reporter. Ce fut donc un moyen de sensibiliser les élèves au devoir de défense.
Pour clôturer notre après-midi, certains élèves volontaires ont été interviewés pour expliquer ce que représente pour eux, en tant que jeunes du XXIe siècle, l’engagement des compagnons de la libération. Si leur participation est retenue, leur témoignage sera diffusé lors d’une exposition qui aura lieu aux Invalides.

« 1918 : entre guerre et paix » - Les 3e aux archives des Hauts-de-Seine

A l’occasion du centenaire de l’armistice de la première guerre mondiale (11 Novembre 1918), des élèves de 3e se sont rendus aux archives des Haus-de-Seine (Nanterre)
Nous avons été accueillis par une étudiante archiviste qui nous a expliqué le rôle des archives et la façon dont elles sont conservées.
Même des documents qui paraissent insignifiants peuvent devenir des documents utiles pour les historiens ! On pense par exemple aux journaux intimes comme le Journal d’Anne Frank.
Aussi, les élèves ont appris que habitants peuvent apporter leurs archives : le mois précédent, des petits enfants ont apporté des centaines de lettres de leur grand-père, un ancien poilu qui a combattu dans les tranchées à Verdun.

Les archives peuvent être abîmées par la chaleur, l’humidité, les moisissures, les rongeurs...et même le feu. Raison pour laquelle le bâtiment des archives n’a que des fenêtres étroites pour éviter que la lumière et donc la chaleur n’y pénètrent. Les archives sont aussi conservées dans des boites spéciales qui les protègent du feu et de l’eau (pendant 15 minutes). On a pu toucher des archives abîmées, et certaines reconstituées grâce à du papier japon.

Nous nous sommes ensuite séparés en deux groupes.
Le premier groupe est resté dans la salle avec l’étudiante, elle nous a donné un livret en papier glacé avec des affiches de propagande de la première guerre mondiale.
On a par exemple travaillé sur l’affiche « Hark ! Hark ! The Dogs do Bark » (1914) qui caricature les différentes forces en présence par des chiens : les anglais par un bull-dog menaçant, les allemands par un teckel hurlant.
Le second groupe est parti avec Mme Paquette qui nous a présenté l’exposition sur l’armistice de 1918 puis donné un questionnaire qui nous invitait à nous pencher sur les différentes pièces exposées. Nous avons trouvé ça très intéressant de pouvoir voir des archives restées intactes grâce à leur conservation. C’était émouvant de voir un masque à gaz, un casque à pointe allemand et français et une tenue de soldat, autrement qu’en classe ! On a aussi vu des tickets de rationnement de sucre et de pain pour les familles et un système mécanique pour remplacer les bras des soldats blessés : les gueules cassées. On a enfin pu voir grâce aux affiches présentées, que la ville de Puteaux n’a pas été touchée par les bombardements aériens, contrairement à Courbevoie.

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